Héritage en Espagne : Guide pour les héritiers francophones

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Héritage en Espagne: guide

Un proche est décédé en vous laissant des biens meubles ou immeubles en Espagne. Le processus de succession espagnol diffère de celui des pays francophones, notamment, concernant les étapes et le rôle des autorités (dont le notaire), mais aussi les héritiers et leur part d’héritage.

Un avocat expert en droit des successions en Espagne saura vous conseiller en protégeant vos intérêts.

À partir du 17 août 2015, les successions internationales sont réglées conformément au Règlement (UE) no 650/2012 du Parlement européen et du Conseil.

Les règles de ce Règlement déterminent la loi applicable à l’ensemble des biens, quelle que soit leur situation géographique. Vous l’avez bien compris, une seule loi s’applique à toute la succession. Par conséquent, si la succession est régie par la loi suisse, c’est la loi suisse qui s’appliquerait aussi en Espagne. À l’inverse, la loi espagnole peut ainsi s’appliquer à la succession du défunt en France.

Le droit espagnol des successions est applicable lorsque :

  1. Le défunt avait sa dernière résidence habituelle en Espagne.
    • Exemple : Madame Prades, de nationalité belge, décède à Minorque où elle résidait depuis cinq ans avec son mari après avoir pris sa retraite. Elle n’avait pas établi de testament. Sa succession est soumise à la loi espagnole, car c’est la loi de sa résidence habituelle.
  2. Le défunt avait choisi par testament la loi de sa nationalité qui était l’espagnole.
    • Exemple : M. Rodriguez, de nationalité espagnole, vit au Luxembourg avec sa famille. Il décède à Gérone lors d’un voyage. Dans son testament, il a choisi que ce soit la loi espagnole qui s’applique à sa succession. Le droit espagnol régira la succession de tous ses biens.
  3. Le défunt présentait des liens plus étroits avec l’Espagne qu’avec son pays de résidence.
    • Exemple : Monsieur Dubois, de nationalité espagnole et d’origine française, a fait ses études en France. Depuis cinq ans, il travaille en Espagne et s’est marié avec une femme espagnole. Pendant les vacances d’été, il décède d’un accident lorsqu’il allait rendre visite à ses parents qui habitent au sud de la France. La loi espagnole s’applique car M. Dubois avait ses amis, famille proche et domicile principal en Espagne.

En Espagne, le notaire est l’autorité compétente pour décider la loi applicable. À cet effet, il faut lui fournir les preuves nécessaires et les argumentations pertinentes en cas de doute. L’avocat expert en succession internationale peut être à ce sujet une aide très précieuse.

L’Espagne compte sept régimes différents en droit des successions.

Ces régimes s’appliquent tant aux nationaux qu’aux étrangers.

Il y a six régions ou communautés autonomes) qui ont leur propre droit (“derecho foral” ou droit foral), notamment, les Îles Baléares, la Catalogne, la Galice, la Navarre, l’Aragon et le Pays-Basque.

Le reste des communautés autonomes se régissent par le Code Civil Espagnol (“derecho común” ou droit commun), notamment, les Îles Canaries, Valence, Madrid, l’Andalousie, les Asturies, la Cantabrie, la Castille-et-León, la Castille-La Manche, l’Estrémadure, Murcie et La Rioja.

Trois situations sont possibles :

  1. Le défunt n’a pas fait de testament.
  2. Le défunt a fait un testament en Espagne.
  3. Le défunt a fait un testament dans son pays de nationalité.

Si le testateur n’a pas rédigé de testament ou si celui-ci n’est pas valable, la succession sera régie par la loi.

La loi détermine qui sont les héritiers, ainsi que leur part d’héritage.

Le notaire est l’autorité compétente pour déclarer qui sont les héritiers par le biais d’un acte de notoriété appelé “declaración de herederos”.

En droit commun, l’ordre des héritiers est le suivant :

  1. Les descendants
  2. Les ascendants
  3. Le conjoint
  4. Les parents jusqu’au quatrième degré
  5. L’État

Les droits foraux ont des dispositions spécifiques.

Pour plus d’informations, veuillez consulter notre article Succession sans testament en Espagne.

En Espagne, le testament peut être manuscrit ou établi devant un notaire.

Si vous souhaitez savoir plus sur les testaments en Espagne, veuillez lire notre article : Comment rédiger un testament en Espagne ?

L’héritage en Espagne sera réglée conformément au testament rédigé par le testateur, mais il doit toujours respecter la réserve héréditaire. S’il ne l’a pas respectée, les héritiers lésés pourront saisir les tribunaux pour réclamer leur part d’héritage.

Si le testament a été établi à l’étranger, il devra être traduit et apostillé.

La “legitima” ou réserve héréditaire est la portion du patrimoine du défunt qui est réservée à certains héritiers, appelés les héritiers réservataires (“herederos legítimos” en espagnol).

Ainsi, seule une partie du patrimoine peut être transmise librement par le testateur.

En droit commun, les héritiers réservataires sont :

  • Les descendants
  • Les ascendants (ceux-ci seulement en absence des descendants)
  • Le conjoint

Pour plus d’informations sur la réserve héréditaire ou la “legitima” en Espagne, veuillez consulter notre article La reserve héréditaire en Espagne.

Les droits foraux ont leurs spécificités en matière de réserve héréditaire. Par exemple, en Catalogne, le conjoint n’est pas considéré comme un héritier réservataire.

L’acceptation d’une succession en Espagne se fait devant notaire.

Toutefois, l’acceptation peut être tacite si les héritiers réalisent des actes qui supposent la volonté d’accepter. Il est vivement conseillé par nos avocats experts en succession en Espagne d’accepter sous forme d’acte authentique chez le notaire pour éviter tout contentieux sur la propriété des biens.

Pour l’acceptation de la succession en Espagne, il y a deux options :

  1. L’acceptation pure et simple (« Aceptación pura y simple ») : l’héritier accepte les biens et les dettes, c’est-à-dire, l’héritier paye les dettes avec ses biens personnels.
  2. L’acceptation à concurrence de l’actif net, anciennement « sous bénéfice d’inventaire » (« Aceptación a beneficio de inventario ») : les dettes seront payées avec le patrimoine successoral, c’est-à-dire, l’héritier ne doit pas payer les dettes avec ses biens personnels.

Pour plus d’informations sur l’acceptation d’un héritage en Espagne, veuillez lire cet article.

La répudiation d’un héritage se fait devant notaire.

La renonciation doit être totale, c’est-à-dire, concerner l’ensemble du patrimoine.

Un héritier qui bloque la succession ? Veuillez lire notre article Comment forcer un héritier à accepter ou renoncer à un héritage en Espagne

Pendant cette étape, les héritiers se partagent les biens de l’héritage pour une valeur égale à celle de leurs droits sur le patrimoine du défunt.

Cette démarche permet de mettre fin à l’indivision. Ainsi, chaque héritier reçoit ses biens et devient propriétaire.

Le partage des biens peut être réglé de manière amiable (si tous les héritiers sont d’accord) ou judiciaire (en cas de mésentente entre les héritiers). Il est également possible que ce soit fait par un exécuteur testamentaire (« contador-partidor » en espagnol), si le testateur l’a souhaité dans son testament.

Pour ce faire, il faut inventorier les biens et les dettes, ainsi qu’attribuer aux biens une valeur en tenant compte des conséquences fiscales.

Le montant à payer varie selon la communauté autonome, le lien de parenté avec le défunt et la valeur des biens perçus par l’héritier.

Chaque héritier doit payer son impôt de manière individuelle.

À noter : le notaire n’effectue pas la déclaration et le règlement des impôts. Il revient à l’héritier de le faire. À cet effet, un avocat espagnol spécialiste saura vous accompagner et conseiller.

Les impôts doivent être payés dans les six mois suivant le décès. Cependant, une prorogation de six mois peut être demandée.

Pour tout connaître sur les droits de succession en Espagne, veuillez lire notre article dédié.

Adom Abogados vous accompagne tout au long de la procédure successorale en Espagne pour que vous deveniez propriétaire en toute sécurité juridique et tranquillité d’esprit.